La vie est ailleurs, milan kundera
Comment s’essayer à expliquer, comment ne serai-ce qu’oser définir l’oeuvre de Kundera ? L’auteur livre ses mots avec sobriété, la laisse, par le biais d’une syntaxe limpide, à la portée de quiconque, mais ses idées, cachées entre les lignes, appellent à une profonde analyse, à un dialogue intérieur… Parce qu’il y plusieurs façons de lire Kundera, comme tout auteur d’exception d’ailleurs, on peut survoler l’histoire, apprécier les péripéties ou se pencher sur l’abîme envoûtante bien que très exigeante de la réflexion proposée. Je n’aurai jamais la prétention d’en assimiler toutes les nuances mais j’ai l’espoir d’en capter l’essence. Cette essence même qui guide le lecteur dans une introspection, qui lui propose une critique de la société qui lui ouvre enfin les portes de son âme car "Le roman est un miroir que l'on promène le long d'un chemin"( Jean-Paul Sartre).
Ce chemin est la vie mais qu’est elle exactement, quel est le sens de l’existence, où trouver son destin ? Et si la vie était juste… ailleurs ?
« Sous des dehors innocents, l’œuvre de Milan Kundera est l’une des plus exigeantes qu’il nous soit donné de lire aujourd’hui, et j’emploie ce mot dans son sens le plus radical du terme, pour signifier que cette œuvre présente à l’esprit et au cœur un défi extrêmement difficile à relever, qui nous met en question de manière irrévocable. S’y livrer, y consentir vraiment, c’est risquer d’être entraîné beaucoup plus loin qu’on ne l’aurait d’abord cru, jusqu’à une sorte de limite de la conscience, jusqu’à ce monde dévasté où se découvre à la fin de son récit le héros de La Plaisanterie. La lecture est ici, véritablement, une dévastation. » (Le point de vue de Satan, François Ricard, 1978)
J’ai pris le parti, lors de la lecture de La vie est ailleurs (comme d’ailleurs celle de La Plaisanterie ou encore d’autres romans de Kundera), de ne pas me livrer pleinement aux mots de l’auteur par peur certainement d’être