La loi et les deux visages du citoyen chez rousseau
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(2001). La loi et les deux visages du citoyen chez J.J. Rousseau.
Philosophiques, 28(2), 327–349. https://doi.org/10.7202/005670ar
Résumé de l'article
La loi, dans la pensée politique de Rousseau, engage nécessairement une détermination du citoyen et de la démocratie. Cette caractéristique ne repose pas seulement sur l'affirmation de la souveraineté du peuple, mais bien plutôt sur une double définition paradoxale de la citoyenneté. En effet, Rousseau fonde la loi sur la nécessité de citoyens silencieux. Sous cet aspect, l'État rousseauiste se présente sous le trait d'une communauté de promeneurs solitaires, où la vie et l'opinion publiques semblent être absentes. …afficher plus de contenu…
Dans l’amour de soi, l’homme ne voit pas l’autre comme un rival ou un obs- tacle à la réalisation de ses besoins. L’amour propre, n’étant que la dynami- que des comparaisons, appréhende l’autre comme un obstacle à ses préférences. Cela explique que Rousseau affirme, au sujet de l’amour propre,
« il est un sentiment relatif par lequel on se compare, qui demande des pré- férences et dont la jouissance est purement négative »
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. L’amour propre a pour effet de définir tous les rapports humains dans les termes de distinctions exclusives. L’amour propre correspond au rythme de l’exclusivité et du pri- vilège. Le privilège, nous rappelle Rousseau, instaure des rapports inégalitai- res entre les hommes car « on ne peut en jouir qu’au préjudice des autres