La théorie des trois types d'hommes chez rousseau
Cette idée est fondamentale car dans pareille configuration, le moi n’est plus un « entier » absolu comme il l’était à l’état naturel mais devient alors un entier relatif, c’est-à-dire une « unité fractionnaire qui tient au dénominateur » commun : l’ensemble des citoyens. Sur ce point là aussi le moi de l’homme naturel et le moi de l’homme civil s’opposent (relatif et absolu étant deux parfaits contraires). Alors qu’aux yeux de l’homme naturel, seule sa propre individualité importe, au yeux de l’homme civil, c’est d’abord la patrie dont il fait partie qui importe. Cela ne veut pas dire que la stricte individualité n’est pas digne d’intérêt pour l’homme civil, au contraire même, puisque la patrie est justement une somme d’individus. Cela veut dire que le bien n’est plus seulement ce qui est bon pour moi, mais ce qui est bon pour nous ; que l’homme civil n’est « plus sensible …afficher plus de contenu…
C’est ce que signifie la phrase suivante : « Toute société partielle, quand elle est étroite et bien unie, s’aliène de la grande ». Dans un même temps, Rousseau fait comprendre que pour avoir une société bien unie, il faut qu’elle s’aliène de la grande ; il ne faut pas que ses citoyens accordent de valeur réelle au reste du monde, dans le sens où il doit être ignoré (« tout patriote est dur aux étrangers : ils ne sont qu’hommes, ils ne sont rien à ses yeux »). C’est un « inconvénient » mais il est « faible » et « inévitable », le symptôme d’une société saine.En somme l’on peut dire que la forme de moi défendue par Rousseau repose sur un patriotisme exacerbé. Un ultra-patriotisme tel qu’il a pu exister à Sparte, ancienne ville grecque du Péloponnèse que Rousseau tient pour modèle lorsqu’il s’agit d’expliquer ce qu’est concrètement