Le but de l'éducation est-il de supprimer le naturel ?

"Je pense, donc je suis", dira Descartes dans son Discours de la méthode. C'est le résumé d'une des idées clés de la pensée du philosophe. Ce qui distingue l'Homme de l'animal, c'est qu'il a conscience de sa propre existence. Il est donc capable de penser, et donc d'acquérir la connaissance, la morale et le droit. Penser, réfléchir, c'est avoir conscience des choses et de soi-même, et ainsi s'affirmer comme un être humain entier et responsable. C'est cette capacité à penser, à avoir un raisonnement, une logique, qui va séparer l'Homme de l'animal.
Grâce cette pensée, l'Homme va acquérir, au fil de son évolution, ce que nous appellons la culture. Nietzsche fait la distinction entre un instinct de vie, en fait nos facultés innées, naturelles, animales pour ainsi dire, et l'ensemble des productions humaines, qu'il appelle le grand art, et qui englobe tout ce qui s'aquiert au cours de notre vie, comme par exemple l'art ou les sciences.
Or, pour acquérir cette pensée, cette capacité de réflexion, ainsi que tous les éléments de ce grand art que nous appellons la culture, l'aspirant à l'humanité doit recevoir une formation, à la fois pour l'instruire et pour l'éduquer, et ainsi développer et satisfaire cette faculté naturelle qu'il a d'acquérir une culture. Cette formation, c'est l'éducation.

Il semble évident que, au cours de cette éducation, l'Homme va progressivement enfouir en lui ce qu'il y avait de naturel, et le remplacer par la culture, ce que l'éducation va lui fournir, afin de se développer en tant qu'être humain et de pouvoir vivre en société. On pourrait donc dire que le but de la culture est de dénaturer l'Homme au moyen de l'éducation, supprimant tous ses instincts innés pour les remplacer par des notions acquises, comme la morale, la justice, ou plus simplement l'érudition, encore une fois afin que la vie en société soit possible. Pour se distinguer de l'animal, l'Homme doit renoncer à ce