Le chêne et le roseau anouilh + la fontaine
Jean Anouilh & Jean de la Fontaine
Jean Anouilh (1910-1987), dans Le chêne et le roseau (1962) parodie de Le Chêne et le Roseau (1693) de Jean de la Fontaine. Tout deux se sont inspirés de Le roseau et l’olivier (VIème siècle avt. J.-C) de Esope, ces trois fables sont issues de recueils exclusifs à chacun de ces auteurs, appelés Fables. Jean Anouilh, souvent qualifié d’ « auteur pessimiste », impose son autorité face au second Jean. La Fontaine (1621-1695) est le fils d’un maître des Eaux et des Forêts ce qui lui vaudra sa passion pour la Nature qui apparaîtra clairement dans ses fables. Cela dit, nous nous contenterons ici de nous exprimer sur les deux fables les plus récentes, autrement dit celles de Jean de la Fontaine et de Jean Anouilh. Nous concentrerons nos efforts sur les ressemblances, puis les différences et enfin sur les morales opposées de ces fables.
Les fables de Jean Anouilh et de Jean de la Fontaine intitulées « Le Chêne et le Roseau » ont de nombreux points communs évidents. Premièrement les titres sont semblables, hormis les majuscules présentes dans celui de la Fontaine, qui accentuent la personnification des personnages, les deux fables sont des récits sous forme de dialogue composé de deux personnages : un fort et un faible et les deux textes sont des fables écrites en octosyllabes et en alexandrins (abstraction faite des quinze heptasyllabes présents dans Le chêne et le roseau). Dans le récit, les personnages sont les mêmes. Le premier est un chêne, comparé à une divinité et évoquant la grandeur : « Celui de qui la tête au Ciel était voisine » v.31 dans le premier texte ; « le géant » v.27 dans le second texte ; et le second personnage est un roseau. Dans les deux cas il est considéré comme le plus faible à un premier abord et est caractérisé par sa modicité physique : « Un Roitelet pour vous est un pesant fardeau » v.3 dans le premier texte et « Que nous autres, petites gens, Si faibles, si chétifs, si