En 1637, Pierre Corneille, un dramaturge français, écrit la pièce Le Cid. Cette tragédie lui valut son succès et son échec : l’œuvre fut très admirée, mais tant de gloire lui attira la jalousie des autres écrivains de son époque. Elle fut donc fortement critiquée, car elle ne respectait pas les règles du classicisme, le courant littéraire de cette époque. L’analyse portera sur un extrait de cette pièce, la sixième scène du premier acte soit le monologue de Rodrigue. Celui-ci est alors déchiré dans un dilemme entre la vengeance de son père et l’amour de Chimène. Les deux thèmes principaux qui seront analysés sont le dilemme et la souffrance. De prime abord, Le Cid est l’histoire d’un chevalier, Rodrigue, et d’une noble, Chimène, qui sont follement amoureux. Mais cet amour est compromis face à une dispute entre leur père respectif. Les deux désiraient le poste de gouverneur, mais c’est le père de Rodrigue, Don Diègue, qui l’obtient. Le comte, le père de Chimène, mécontent, donne un soufflet à celui-ci. Par la suite, Don Diègue, ayant son honneur bafoué, ordonna à Rodrigue de le venger. C’est à ce moment que l’extrait a lieu, lorsque Rodrigue est face à ce terrible dilemme : amour ou vengeance? Dans cet extrait, l’auteur insiste plusieurs fois sur l’ampleur du dilemme du chevalier espagnol, comme au 304ème vers où il utilise un parallélisme : «l’un m’anime le cœur, l’autre retient mon bras.» Ce procédé met en parallèle deux groupes de mots de construction syntaxique similaire afin de mettre en opposition les deux idées présentées. Ceci a pour effet d’illustrer les extrêmes auxquels Rodrigue fait face dans ce dilemme : l’amour essentiel à son bonheur ou l’honneur si précieux de sa famille. De ce parallélisme, Corneille marque un trait extrêmement clair en les deux options qu’offre le dilemme, et impose l’importance du choix qu’il en résultera. Ensuite, l’auteur utilise une antithèse pour souligner le dilemme : «Cher et cruel espoir d’une âme généreuse.»