La littérature est un témoin privilégié de l’évolution des sociétés. Elle sert à exprimer la réalité d’un auteur qui se charge de donner la parole aux personnages. Ces derniers sont appelés à relater le paysage sociohistorique de leurs communautés. Le roman québécois du terroir témoigne à la fois du quotidien de la campagnes et des us et coutumes du temps à travers le folklore populaire. Toutefois, malgré le mythe qui renvoie le roman du terroir au conservatisme religieux, rétrograde et réactionnaire, nous verrons s’il est possible de rallier modernité et littérature d’après ce type de roman. C’est justement à travers le contexte sociohistorique que nous serons à même de constater, en filigrane d’abord, le contexte religieux au milieu du XIXe siècle. Ce passage est essentiel pour mieux comprendre les différentes conceptions proposées à l’intérieur du roman du terroir. Notre hypothèse est que l’attitude du curé du village, d’après certains auteurs du terroir québécois entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle, joue un rôle crucial à l’intérieur de sa paroisse, il doit guider les fidèles en pensées et en actes : sa portée est soit moderne, soit rétrograde selon la conception de l’auteur. Pour ce faire, nous considérons d’abord le livre Jean Rivard, le défricheur d’Antoine Gérin-Lajoie. L’auteur met, par moments, l’accent sur la position de la paroisse de Rivardville ; le curé Doucet, autorité cléricale du village, s’exprime sur le politique et le social. C’est seulement après avoir visité sa position que nous nous imposerons un contre exemple provenant du mémoire de Jean-François Tremblay. Les exemples qu’il met en lumière s’opposent à l’ouverture proposée par Gérin-Lajoie dans son ouvrage réaliste. Finalement, nous étudierons la position de Robert Major qui tente de revisiter la littérature à travers un code de couleur.
Positionnons l’œuvre à l’intérieur de son contexte sociohistorique : Gérin-Lajoie écrit son roman entre 1874 et 1876. Dans son