Le devoir
I) Le Bien
Les conceptions du devoir ne prennent le plus souvent leur sens qu’à la lumière des conceptions du Bien. On peut ainsi identifier le bien au plaisir (hédonisme). On peut également l’identifier au bonheur (eudémonisme), ce dernier exigeant parfois d’éviter certains plaisirs et de supporter au contraire certains déplaisirs. On peut encore considérer que le Bien est purement moral et s’identifie à la vertu.
II) Les origines de la notion de devoir
Chez les stoïciens, le devoir est l’action qui convient, qui est appropriée, qui est conforme à la nature. Il faut distinguer les devoirs des actions droites, ces dernières étant des actions faites selon la vertu. Pour Thomas d’Aquin, le devoir moral se définit comme conformité à la volonté divine, obéissance aux commandements de Dieu.
III) Les traités du devoir
Pufendorf, Wolff et Crusius distingue trois types de devoirs : les devoirs envers soi (conservation de soi), les devoirs envers autrui et les devoirs envers Dieu. Le devoir est une obligation à l’égard de ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire.
IV) L’impératif catégorique
Pour Kant, le devoir est un impératif catégorique. C’est un impératif en tant qu’il se présente comme un commandement, une obligation. Cet impératif est catégorique en ce sens qu’il est inconditionné, autrement dit qu’il n’est pas soumis à des conditions sensibles, empiriques. En ce sens, il se distingue des impératifs hypothétiques qui attachent le devoir à des fins : impératif technique visant toute fin possible et relevant de l’habileté ou impératif pragmatique visant cette fin réelle qu’est le bonheur et relevant de la prudence. La conception kantienne s’est vu opposé de nombreuses critiques ; on lui a notamment reproché d’être une morale abstraite, désengagée des conditions effectives de réalisation du devoir et de la liberté.
V) La société et l’État
Pour Hobbes, c’est le contrat social qui instaure le devoir en ce sens que ceux qui ont accepté ce