Le dit de hogen, littérature classique japonaise
Le Hōgen monogatari (保元物語), dont le titre français est Le Dit de Hōgen, est une chronique historique ou conte de guerres. Si l’on devine à travers le texte et les documents retrouvés jusqu’à maintenant qu’il aurait été rédigé au début de l’ère de Kamakura (1185-1333), son ou ses auteurs restent inconnus. Le texte étudié, issu de l’œuvre Le dit de Hōgen et de Heiji traduite intégralement par René Sieffert, a été publié par les « publications orientalistes de France » en 1978. Cette chronique de guerre, ou conte militaire (gunki monogatari), est écrite au 12ème siècle dans le but de transmettre l’histoire du pays aux générations futures. D’ailleurs, le texte traduit ici était chanté tout le Moyen-âge par des prêtres au biwa (biwa hôshi ou encore Heike hôshi). Notre texte serait donc, selon la préface de René Sieffert, à dater au 14ème siècle, la tradition orale y étant plus marquée, faisant de cette version du texte ce qu’on pourrait qualifier de « vulgate » (rufubon) du récit d’origine. Ce récit en particulier retrace les événements des conflits d’ Hōgen (保元の乱) après la mort de l’empereur retiré Toba en 1156. Ainsi, le livre premier décrit la mort de Toba et des conflits que font naître ses directives pour la succession entre son fils, le nouvel empereur retiré Sutoku, et l’empereur régnant Go-Shirakawa, le second livre raconte les guerres sanglantes qui opposent les deux clans jusqu’à la victoire de Go-Shirakawa grâce à l’offensive militaire du chef de clan Taira no Kiyomori. Le livre troisième, enfin, décrit les conséquences et aboutissants pour tous les protagonistes de ce conflit, et plus précisément le massacre ou l’exil imposé aux Genji (ou Minamoto) qui avaient apporté leur aide à Sutoku ainsi qu’à ce dernier et à leurs familles. Le récit, imprégné de poésie, en plus de mettre en avant des événements et personnages historiques singuliers, traite de thèmes essentiels tels que la famille, la