Le dormeur du val
Arthur Rimbaud (1854-1891) a publié son poème « Le dormeur du val » dans un recueil intitulé Poésies, en 1870. Cette année fut marquée par la déclaration de la guerre Franco-Prussienne, qui fait alors tous les jours de nouvelles victimes. Rimbaud est révolté par la mort de jeunes soldats et c’est ce sentiment qui a inspiré “le dormeur du val”. En effet, ce sonnet d’alexandrins présente le tableau d’un jeune soldat mort au milieu d’une nature accueillante et joyeuse. Cependant, ce poème est construit sur un effet de surprise : l’apparition brutale de la mort, au dernier vers, vient contredire l’impression d’harmonie joyeuse procurée, au premier abord, par le texte, et incite à sa relecture.
Comment Rimbaud dénonce-t-il les horreurs de la guerre ?
Il conviendra d’étudier le cadre, symbole de la vie, et l’homme, qui est la représentation de la guerre et de la mort.
Premièrement, la nature est omniprésente dans le poème. En effet, le « val » est présenté comme un lieu débordant de vie et de joie. Les nombreuses personnifications donnent l’impression d’un univers merveilleux : la rivière « chante », elle est « folle », elle « accroche », la montagne est « fière ». Cette idée est renforcée par le rythme binaire et le « c’est » du premier vers, qui évoque le début d’un conte pour enfants. Ensuite, le champ lexical de la lumière évoque une nature radieuse : le « soleil » apparaît deux fois, le val « mousse de rayons », la lumière « pleut ». Le rejet des mots « d’argent » et « luit » accentue aussi cette luminosité. A cette chaude lumière s’ajoute une impression de fraîcheur : « la nuque baignant dans le frais cresson bleu ». Mais la nature a aussi une image de vitalité ,elle est très colorée : « verdure », « herbe »,