Le doute est-il un échec de la raison ?
Sujet : Le doute est-il un échec de la raison ?
Quand le doute s’installe dans un raisonnement, la réflexion s’accroit mais la décision s’éloigne, la certitude s’estompe. Le doute peut-être un frein mais aussi un moteur. Bani par les dogmatiques mais omniprésent chez les sceptiques, le doute a l’inconvénient, ou l’avantage, de remettre en cause des vérités établies. Ainsi, le doute serait-il l’échec de la raison ?
La raison est une faculté propre à l’homme qui lui permet de reconnaître, de distinguer et d’agir conformément à des principes. Elle est la “lumière” intérieure grâce à laquelle il peut distinguer le vrai du faux. Quant au doute, il caractérise un état d’esprit qui est incertain de la réalité d’un fait ou d’une énonciation et donc de la conduite ou du jugement à apporter. Le doute remet donc apparemment en cause certains principes constituant la raison.
Celui qui douterait de tout, pourrait-il émettre un jugement rationnel ? Cependant, ne reconnaît-on pas une forme d’obscurantisme dans le fait de ne vouloir ou de ne pouvoir se poser aucune question, ne rien remettre en doute ?
Comment quelqu’un qui douterait de tout, tant de ses propres sens que de toutes les vérités qui ont pu lui être inculquées, pourrait-il émettre un jugement rationnel ? En effet, si ce doute est persistant, il exclut toutes convictions et certitudes, rendant impossible le jugement. Cette incapacité à prendre une résolution est une attitude pouvant être qualifiée d’irrationnelle. Un doute aussi général peut d’ailleurs révéler une réelle faiblesse psychologique et peut être considérée comme pathologique. C’est ce qu’on appelle la “folie du doute”, le terme de folie suggérant l’absence même de raison dans un tel comportement et donc de toute rationalité. Par ailleurs, celui qui est envahi par un doute absolu ne connaît pas la confiance, ni en lui-même ni dans les autres, situation invivable dans une société où chacun est défini par