Le droit
Elle implique seulement l'élaboration d'un code civil et d'un code pénal, l'existence de tribunaux et de fonctionnaires pour faire observer les lois.
Mais s'il n'y a pas de justice sans lois, la vraie justice peut-elle se réduire à un simple dispositif juridique positif ? La justice est-elle de l'ordre de ce qui est ou bien de ce qui devrait être ? Est-elle une institution ou un idéal ?
Si le droit est toujours plus ou moins lié a des rapports de force, et si la loi consacre le pouvoir du plus fort, il n'en résulte que la légalité ne coïncide pas toujours avec la légitimité. Le droit ne peut donc être assimilé à ce qui a été ou à ce qui est, et l'exigence du droit ne peut être enfermée dans les lois positives.
La loi doit être relativisée et doit respecter la personne qui ne saurait être enfermée dans aucune relation juridique. D'autant qu'on sait que l'idéal de justice ne sera jamais pleinement réalisé par la légalité.
Le droit est aussi un idéal qui exprime ce qui doit ou ce qui devrait être. N'est légitime qu'un droit qui donne a chacun le maximum de liberté compatible avec la liberté de tous les autres. Toutes les actions qui concordent avec les conditions universelles de compatibilité sont juridiquement licites. Et puisque tout acte compatible avec la liberté d'autrui est autorisé, le principe de tous les droits des hommes se nomme "liberté égale". Cette idée du droit a été jugée irréaliste, mais elle a pourtant une valeur morale exemplaire et pourrait être historiquement