Le détournement de la figure de la Vierge est-il forcément un acte religieux ?

En 2010 se tenait à la galerie Albane (à Nantes) une exposition de l'artiste Soasig Chamaillard. Or, l'exposition a fait scandale dans la communauté catholique de France. La grande majorité de l'exposition représentait des figures de la Vierge Marie détournées, de manière plus moderne, mois religieuse : par exemple, nous pouvions y voir la Vierge habillée en SuperWoman, avec un corps de jouet Mon Petit Poney, enceinte ou encore en vampire.
Le site Observatoire de la christianophobie s'est immédiatement emparé du sujet et la polémique sur cette exposition s'est rapidement propagée dans l'Église française. La communauté catholique a alors été plus ou moins scindée en deux camps, ceux qui estimaient que l'exposition n'avait pas de trait blasphématoire, bien que pouvant choquer certaines personnes, car l'objet était ici décontextualisé et ceux qui estimaient que le message visant à ridiculiser la Vierge était on ne peut plus clair et que l'usage de la figure de la Vierge était ici profane et irrespectueux.
L'artiste s'est immédiatement défendue de ces accusations, en précisant que dans la Bible, Dieu n'est pas dans les statues, et que par conséquent, elle ne pensait faire de tort à personne, bien qu'elle comprenne que certaines personnes aient été choquées.
Dans cette polémique, nous pouvons voir un exemple de l'idée de John Ruskin (critique d'art britannique du XIXe siècle) selon laquelle il faudrait séparer l'art religieux et l'art profane. En effet selon lui « l'art ancien » était religieux car la religion était le but premier de l'œuvre, le plaisir et le luxe ne venant qu'ensuite, tandis que l'art moderne est profane dans le sens où la religion est rarement son but premier. Or, le critique estime que si la religion n'est pas le but premier, alors elle n'est pas du tout le but, car la religion ne se pratique que de manière totale. Selon lui, la différence entre les deux types