le fils de pauvre
Il était seul à croire en un avenir différent de celui des siens, pourtant très attaché à eux. Il vivait le dur labeur de son père qui subvenait difficilement aux besoins de la famille, la patience à toute épreuve et la générosité de sa mère. Rien ne lui échappait; ni la tendresse d'une de ses tantes, ni la jalousie de l'autre, encore moins l'attachement de ses cousines et le dévouement de ses soeurs. Cette vie belle et dure à la fois telle que nous la raconte Mouloud Feraoun est imprégnée d'émotions, dans une société où l'on respecte les grands, écoute leurs conseils, où l'on protège inéluctablement les petits et les faibles.
L'on est pauvre et l'on vit heureux en se battant pour arracher la joie d'une naissance, d'un retour ou même d'un sourire. Les vieux sont là pour y veiller. On apprend avec Fouroulou et les siens à vivre unis et solidaires, à tout partager.
Il ne tenait même pas rigueur à ses parents de ne pas s'emballer face à ses progrès scolaires. Cette bourse qui tardait à venir, n'était-ce pas une force de son destin lié à ceux de tous les villageois? Mais son but à lui était de réussir et de prouver aux autres qu'il pouvait ne pas rester berger.
Mouloud
Feraoun écrit comme il parle, décrivant sa Kabylie natale comme un autre l'aurait fait pour sa propre maison. Tout y est : les moeurs et coutumes, les personnages, les costumes et surtout les paysages magnifiques qu'il réussit à rendre anodins avec cette note particulière qui congédie les touristes avec des excuses voulant dire ceci: "Là c'est chez moi, rentrez chez vous..."
Ce livre fut publié en 1950 dans une Algérie colonisée