Le gallicanisme
L’Eglise de France fut qualifiée de Gallicane, du latin gallicanus, car derrière ce mot réside la doctrine du gallicanisme. Ce terme désigne une doctrine religieuse et politique défendant les libertés et l’indépendance de l’Eglise catholique française en la rendant autonome par rapport au Pape. Cette doctrine rejette la trop grande intervention du Pape dans les affaires de l’Eglise de France et dans les affaires nationales de toutes sortes. Les partisans du gallicanisme accordent la primauté spirituelle au Pape mais contestent sa toute puissance. De plus, le souverain a une certaine influence sur l’Eglise. Il a la main mise sur les nominations et les décisions des évêques. Il existait trois branches au sein de ce mouvement, le gallicanisme ecclésiastique, aussi appelé gallicanisme théologique, qui estimait que les décisions du concile œcuménique, les évêques, prévalaient sur l’avis du Pape ; le gallicanisme royal qui revendiquait l’indépendance absolue du roi de France par rapport à Rome dans toutes les affaires temporelles ; et enfin, le gallicanisme parlementaire qui prônait la subordination complète de l’Eglise française à l’Etat et si nécessaire l’intervention du gouvernement dans les affaires financières et disciplinaires du clergé.
Le gallicanisme a survécut pendant plusieurs siècles, on peut néanmoins constater que son influence diffère selon les siècles.
Du XVème au XVIIème siècle on assiste à l’évolution jusqu’à l’apogée du mouvement (I) puis à son évolution après la révolution (II).
I) Du grand schisme à l’apogée du Gallicanisme
Durant cette période on assistera au début du gallicanisme (A) puis à son apogée avec la Déclaration du Clergé de France, de Bossuet (B).
A) Les débuts du Gallicanisme
Le gallicanisme n’est pas un mouvement propre à la France. En effet on a pu le retrouver dans plusieurs pays d’Europe. Cependant c’est en France qu’il a été le plus fort. Les idées gallicanes ont émergé déjà bien avant