Le grand meaulnes
1. Situation du texte : Chapitre IX, 2ère partie
Le 1ère partie s’est construite autour de la "fête étrange", avec la découverte du "domaine mystérieux"et l’inoubliable rencontre entre Meaulnes et Yvonne de Galais, aventure qui est devenue le "secret"des deux héros. La 2ème partie représente, elle, la quête de ce domaine étrange. Elle se concrétise dans le chapitre IX, intitulé "À la recherche du sentier perdu". Tandis que Meaulnes est parti de son côté, le narrateur, à son tour, se lance dans l’aventure. 2. Problématique :
Comment Alain-Fournier transforme-t-il une promenade en quête initiatique ?
PREMIER AXE : Une situation d’exception 1. Un temps hors du temps
a) Une promenade hors du temps
C’est sur le temps des horloges que s’ouvre le texte : "toute la matinée est à moi". Mais, au fil du texte ce temps devient flou : déjà il est indiqué par la voix de l’oiseau, "voix de la matinée". Puis le temps fixe s’abolit, en une surprenante métaphore soulignée par le superlatif : "l’heure la plus perdue de la matinée". La suite de la phrase explique cet effacement total du temps : "quand on a depuis longtemps oublié qu’il va être onze heures, midi…"Les points de suspension ouvrent alors l’immense espace de la durée, dépendante de la subjectivité de la conscience. (cf. "Les courants philosophiques : Bergson" )
b) L’actualisation temporelle
Les présentatifs soulignent l’aspect exceptionnel de cette promenade : "Me voici", au premier paragraphe, est repris plus loin par "Pour la première fois, me voilà..".
Le choix des temps va renforcer cette dimension, par le jeu entre deux emplois du présent :
* le présent de vérité générale : Il renvoie à un savoir maîtrisé par le narrateur, savoir propre à un jeune campagnard ( les rossignols "ne chantent que le soir") ou à l’amoureux des livres qui nous a été présenté dans la 1ère partie : "C’est le passage dont il est question dans les livres", présent