Pour son statut d'innovation philosophique, La Mandragore1 de Nicolas Machiavel est considérée comme une pièce marquante de la Renaissance. Il est donc intéressant de s'attarder à cette pièce et d'y exercer son jugement critique. Plus particulièrement, dans cette dissertation, l'acteur principal du récit soit Callimaco sera étudié. En effet, celui-ci caractérisé comme «héros machiavélien»est un homme vertueux au sens de l'auteur ce qui susciterait l'opposition de nombreux philosophes. Alors, la conduite de Callimaco est-elle celle d'un homme vertueux? Le fait est qu'une réponse indubitable à cette question est quasi-impossible puisque celle-ci suggère une certaine problématique à savoir qu'est-ce qu'un homme vertueux. Plusieurs philosophes en proposent des définitions aux critères différents, Machiavel inclus. C'est également le cas pour des individus différents possédant des valeurs différentes et donc une idée de la vertu différente. Pour ce qui est de mon opinion personnelle, je répondrai par la négative à cette question, à savoir que Callimaco n'est pas, selon moi, un homme vertueux. Dans le but d'explorer la question sous le plus d'angles possible, il sera démontré ci-bas la position de Machiavel, celle du philosophe Étienne de La Boétie qui s'y oppose ainsi que ma propre position également contraire à celle de l'auteur.

Le philosophe Nicolas Machiavel fait clairement connaître sa définition d'un homme vertueux dans son livre Le Prince2 et c'est à partir de ce portrait que Callimaco sera ici défendu comme un homme vertueux. Il l'est effectivement par l'objet de sa quête, par les moyens qu'il utilise pour y parvenir ainsi que par l'atteinte et le maintien de ses objectifs. D'abord, si nous établissons une description global d'un homme vertueux selon Machiavel celle-ci se résumerait en un être disposant d'un esprit suffisamment flexible pour maîtriser les hommes et la fortune à son avantage, afin de se conserver efficacement. Ainsi, les dispositions que