Le libertinage et leslibertins
Définition :
Du libertinage, on ne retient que les excès : c’est oublier la démarche critique, philosophique et littéraire qui fonde les ouvrages publiés du 16ème au 18ème siècle et regroupé sous l’appellation de courant libertin.
Il existe deux acceptions au mot libertin :
- Celui qui remet en cause les dogmes établis, c'est un libre penseur dans la mesure où il est affranchi, en particulier, de la métaphysique et de l'éthique religieuses .
- Le libertin de mœurs, c'est-à-dire celui qui s'adonne aux plaisirs charnels avec une liberté qui dépasse les limites de la morale conventionnelle mais aussi, avec un certain raffinement cultivé.
Le qualificatif de “ libertin ” ne fait son apparition en France qu'au XVIe siècle. Il est alors utilisé pour désigner une secte qui développe des croyances liées à la nature et au matérialisme. Par association d'idées et glissement d'interprétation, il finit par définir, au XVIIe siècle, tous ceux qui s'écartent des dogmes de l'Église chrétienne et qui affichent une certaine liberté de croyance et d'expression
Célèbres libertins : Théophile de Viau (1590-1626) soldat, courtisan et écrivain il a été le chef de file des jeunes libertins parisiens sous Louis XIII. Il a été notament accusé d’avoir écrit des poèmes obsènes et blasphématoires et a même été ménacé de mort par les jésuites.
Sade (1740-1814), appelé le « divin marquis », représente sans doute le plus ambigu de tous les libertins : à la fois écrivain, philosophe, historien et théoricien, ce grand penseur pousse jusqu'à ses limites la licence sexuelle en donnant raison aux nombreuses accusations d’immoralité et de corruption portées contre lui par l’Église. Son ouvrage fait de dialogues, intitulé La Philosophie dans le boudoir (1795), constitue un véritable manifeste du libertinage dans lequel il défend ouvertement la débauche
Au XVIIIe siècle, Casanova (1725-1798) est tour à tour soldat, courtisan,