Le mal rimbaud
En 1870 , Rimbaud a 17 ans ; adolescent en révolte contre le monde qui l’entoure, il fait des fugues répétées . Pendant ses errances, il traverse des campagnes dévastées par la guerre franco-prussienne. Dans cet extrait de Poésies , il nous peint un tableau très concret de ce « Mal » , de cette guerre qui le bouleverse et le révolte à la fois. Remarques de forme(rimes…)+problématique Nous verrons d’abord comment s’exprime l’émotion du jeune poète face aux victimes du malheur et nous décrypterons ensuite le message implicite que nous transmet ce sonnet.
Ce sonnet est construit sur l’opposition entre deux tableaux (anaphore « tandis que ») qui traduisent une émotion violente . Les deux quatrains décrivent un champ de bataille ; le premier vers s’ouvre sur une métaphore qui assimile « la mitraille » à des « crachats rouges » qui évoquent le sang et le mépris . Les combats durent « tout le jour » et tuent sans cesse : les expressions hyperboliques comme « croulent les bataillons en masse dans le feu » (v4) ou « fait de cent milliers d’hommes un tas fumant » soulignent l’impression que l’on assiste à une boucherie inhumaine . La violence du tableau se perçoit aussi à travers les couleurs criardes : le rouge, le bleu, l’écarlate se mêlent au vert. Cette guerre , on la voit faire des ravages ( les bataillons « croulent » , elle »broie »…), on en entend les sifflements , en sent l’odeur de mort qui s’échappe des « tas fumants » . Le jeune poète est bouleversé par ce spectacle , il s’exclame « pauvres morts ! » (v.7) .Son émotion est perceptible aussi dans les fréquentes ruptures de rythme de la versification :( : ) enjambement v1/2 , contre-rejet (v 5/6) , ponctuation saccadée (v7 ) qui donnent l’impression que le poète a été choqué par ce qu’il a vu. Les deux tercets semblent évoquer un tableau plus plaisible : nous ne sommes plus sur le front mais dans une église à l’atmosphère très