Ce sonnet est constitué par une seule phrase : les quatrains sont composés par une proposition circonstancielle de temps (anaphoriquement reprise), puis par une incidente ; les tercets, par la proposition principale (suivie d’une cascade de propositions relatives). Dans les subordonnées (quatrains), l'anaphore de la conjonction de subordination Tandis que (v. 1, 5), la reprise de la conjonction par Que (v. 3), ainsi que la coordination Et (v. 6) entraînent la présence de quatre verbes (Sifflent... Croulent... broie... fait), noyaux de subordonnées de temps. Dans la seconde partie de la phrase (tercets), la brève proposition principale - Il est un Dieu - est mise en valeur par le tiret qui la précède. Elle est suivie de trois propositions relatives; les deux premières sont juxtaposées et introduites par qui (v. 9 et 11), la troisième est soulignée par la coordination Et qui la lie à la précédente et par sa place au début du second tercet après un enjambement. À son verbe (se réveille) se rattache une proposition subordonnée de temps introduite par quand, dont le verbe donnent est retardé par deux participes, ramassées et pleurant. Les vers 7 et 8, isolés par les tirets et l'emploi de la 2° personne dans une adresse à la Nature, constituent une sorte de parenthèse sans lien grammatical avec les deux groupes de propositions. Cette structure en deux blocs grammaticaux nettement distincts (les subordonnées de temps / la principale) contribue à faire apparaître la division du poème en deux tableaux distincts : ce qu’on appelle un « diptyque ».
c) La ponctuation La ponctuation confirme cette structure. Les points-virgules des vers 2, 4, 6 renvoient à la succession des subordonnées. Dans les tercets, le point-virgule du vers 10 distingue les deux relatives introduites par qui (qui rit..., Qui [ ... ] s'endort). En revanche, la virgule à la fin du premier tercet révèle la rapidité de l'enchaînement entre le verbe se réveille et ce qui précède. Mais l'absence de