Le mal
Tout d’abord, nous savons qu’à propos de l’idée générale de la philosophie, Vladimir Jankélévitch, suit l’esprit de la philosophie socratique par ses interrogations. Il incite à la connaissance de soi, mais afin de la dépasser, et non pour limiter l’homme au raisonnable.
Il nous fait découvrir que l’essentiel n’est pas dans la possession, mais dans l‘expression. Il interroge la raison, afin de savoir ce qui peut lui donner sa vérité et son caractère expressif. Pour Socrate un au-delà de la raison est impropre au raisonnement et donc inutile1, avec Jankélévitch l’impensable demeure inconnaissable, mais est reconnu comme quelque chose qui existe. L’absence d’explication d’une telle chose sans valeur, car au dessus de toute valeur est elle-même une donnée suffisante pour nous faire comprendre son esprit supérieur.
La pensée de la vérité est subsumée à une idée plus générale, et reconnue par Jankélévitch, comme ce qui donne, à la vérité, sa vérité. Cette raison au-delà de toute raison c’est l’amour. Avec cette mise au premier plan de l’amour, la vérité perd son caractère de commandement coercitif qu’il faudrait appliquer à la lettre. Car le statut de l’amour interdit une exigibilité d’apparat. Bien que le seul commandement soit d’aimer, l’amour ne peut faire partie des tables de la loi. L’amour provient du plus profond d’un homme afin de lui faire aimer son prochain. Il s’ensuit que commander d’aimer n’est qu’une métaphore, pour faire comprendre à quel point l’amour est nécessaire et suffisant, pour transformer le mal en bien et, l’erreur en vérité. Ce commandement s’inscrit dans le coeur de chacun et, non, sur des tablettes ou un agenda, de peur d’être oublié.
Cette raison, découverte par Jankélévitch, en tant qu’elle dépasse toutes les autres en pouvoir de création, implique qu’elle demeure au-delà aussi de toute limite. Ce devoir d’aimer son prochain