Le moi invention?
Par ce précepte Socrate faisait de la réflexion du moi sur lui-même le sol originel de toute réflexion philosophique.
Le Moi qu’il faut connaître ne peut être seulement le moi particulier siège de tous mes penchants, passions et autres affections individuelles, ce moi là est fugace, changeant, variable et je ne puis donc en tirer qu’une connaissance provisoire, incertaine et possédant tous les défauts de la connaissance purement subjective.
Mais qu’est le moi indépendamment de mon esprit ?
Telle est la question que Pascal pose dans ses Pensées, à la recherche de ce qui en chacun de nous dépasse les particularités individuelles et constitue la substance même de notre être.
Question capitale, puisque la possibilité même de la poser nous met en présence de cette capacité que possède le moi de dépasser ses particularités par la pensée en en faisant abstraction.
Aussi tout l’enjeu d’une réflexion sur le moi porte sur cette singularité qui le caractérise; quel statut ontologique lui accorder afin de pouvoir aussi bien rendre compte de ses particularité que de sa capacité à concevoir, ou du moins à s’interroger sur l’universalité de l’être ?
Quelle est donc la nature de cette être particulier capable de s’ouvrir sur l’universel ?
***Dans un premier temps nous pouvons donc considérer que le moi désigne l’objet auquel pense le sujet qui se pense lui-même, l’objet du « je » qui se pense.
Mais le fait que le moi puisse se constituer vis à vis de lui-même comme un objet à part entière implique-t-il l’existence du moi dans la réalité comme un être à part entière ?
Faut-il conclure que le moi existe en tant que réalité indépendante, de ce qu’il peut se penser sans apparemment faire appel à autre chose que lui-même ?
Ce