Le moi n'est pas maître dans sa propre maison
2083 mots
9 pages
- Ne pas formuler explicitement la thèse. La thèse est le sens général du texte, elle est ce en vue de quoi écrit l'auteur. (1) Sans la thèse, on ne peut pas espérer critiquer ou comprendre le texte. En effet, si on ignore le but d'un texte, il devient impossible de jauger la puissance des arguments (qui sont les moyens employés pour soutenir sa thèse). (2) Sans la thèse, l'explication tronçonne le texte en autant de petites phrases dépourvues d'unité globale. Bref, c'est le début de la paraphrase. - Dire que la formule « tu crois savoir » révèle une incertitude. C'est l'exact opposé. Je ne m'explique pas une erreur aussi grossière, si ce n'est par un manque de précision dans la lecture. - Commenter chaque adverbe ou verbe, ou inflexion, comme si la philosophie était à ce point inutile qu'elle ne servait qu'à répéter ce qui est dit dans le texte. A moins d'apporter une nuance importante, ce genre d'explication est vide de sens. - Dire que le « tu » du début du texte représente l'homme, ou le lecteur. L'énonciateur est la psychanalyse, et elle s'adresse au « moi ». Rater ça, alors que le texte est très explicite sur ce point, est un contre-sens à la fois facile à éviter (donc impardonnable) et lourd de conséquences, car c'est prendre la partie pour le tout (le moi conscient pour la totalité du psychisme) – et c'est précisément ce que critique Freud dans le texte.
L'homme, quelque rabaissé qu'il soit au-dehors, se sent souverain dans sa propre âme. Il s'est forgé quelque part, au cœur de son moi, un organe de contrôle qui surveille si ses propres émotions et ses propres actions sont conformes à ses exigences. Ne le sont-elles pas, les voilà impitoyablement inhibées et reprises. La perception intérieure, la conscience, rend compte au moi de tous les processus importants qui ont lieu dans l'appareil psychique, et la volonté, guidée par ces renseignements, exécute ce qui est ordonné par le moi, corrigeant ce qui voudrait se réaliser de manière indépendante (...).