Après avoir séjourné en El dorado, où tout est bien, Candide et Cacambo, partis à la recherche de Cunégonde croient en un bonheur proche : "nous sommes au commencement de notre félicité". C'est alors qu'en approchant de Surinam, ils rencontrent un esclave dont l'état pitoyable les ramène brusquement à la réalité. Cet épisode de Voltaire a été rajouté tardivement au conte (1759) : il s'inscrit dans la lutte des philisophes des lumières pour le respect de la dignité humaine. Il constitue un véritable réquisitoire contre la barbarie par la mise en scène du malheur de l'esclave, par la dénonciation du scandale que constitue l'esclavagisme et enfin par les procédés polémiques qu'il met en oeuvre. I. La mise en scène du malheur 1. La dramatisation de la rencontre Opposition symbolique : - D'une part, Candide en train de marcher et d'autre part, l'esclave "immobile" (actif/passif) - Candide est debout (Dignité) par rapport à l'homme qui est à terre (humiliation) Il y a un effet de crescendo dans la découverte de l'esclave, qui correspond à leur avancée (silhouette, 1/2 habit, mutilation) Le portrait est stylisé : l'atrocité est symbolisée par quelques éléments significatifs. L'esclave est un homme qui se définit avant tout par ce qui lui manque (habit, main, jambe). Ce manque réduit l'esclave à un 1/2 homme ce qui symboliquement correspond à son statut social. il y a d'ailleurs un effet supplémentaire d'atrocité dans la précision en parallèle avec la mutilation.?. 2. la dramatisation par la parole Le passage tout entier est la mise en scène d'une parole au discours direct. donc, c'est un texte à caractère théâtral : la description du début a une fonction de didascalie. ce discours direct donne au texte un caractère authentique. Il a ainsi le statut de témoignage vécu, porteur d'émotion, d'autant qu'il est extrêmement rare d'entendre la parole d'un esclave. Ici, il nous est donné d'entendre la parole interrogative de Candide et la parole explicative de l'esclave qui au départ