PLAISIR (n. m.) ÉTYM.: latin placere, "plaire", "être agréable". SENS ORDINAIRE: satisfaction physique ou morale. PSYCHOLOGIE: pôle de la vie affective, par opposition à la douleur, résultant de la satisfaction d'un besoin et dont la représentation engendre désir et intérêt. PHILOSOPHIE MORALE: Souverain, Bien, dans les doctrines morales hédonistes. ESTHÉTIQUE: sentiment de satisfaction désintéressé, éprouvé en présence de la beauté, qu'elle soit naturelle ou artistique. Le plaisir est le plus souvent conçu négativement. Platon*, par exemple, en dénonce le caractère tyrannique et illusoire: à peine satisfait, le désir renaît et avec lui la souffrance. Et même lorsque Épicure* en fait le principe de sa morale*, il n'en retient qu'une définition négative. Pour l'épicurisme, le plaisir, comme Souverain Bien*, est absence de douleur, ou ataraxie. Mais il est possible de penser le plaisir positivement, non comme visée, ou comme fin de l'action, mais comme son couronnement. Selon Aristote*, c'est de surcroît qu'une action est accompagnée de plaisir. Le plaisir naîtrait de la rencontre d'une activité non entravée et de l'objet le mieux approprié à sa mise en oeuvre. L'exemple d'activité que donne Aristote est la vision. Il existe un plaisir de voir, qui ne résulte pas d'un manque préalable, mais du plein exercice de la faculté de voir, ce dont témoigne le plaisir esthétique. TERMES VOISINS: jouissance; satisfaction. TERMES OPPOSÉS: douleur; peine; souffrance. PRINCIPE DE PLAISIR Cf. Principe. CORRÉLATS: bonheur; désir; hédonisme; morale. MORALE (n. f.) ÉTYM.: du latin mores, "moeurs" et spécialement de moralis, chez Cicéron, qui traduit ainsi le grec êthikos, "relatif aux moeurs", "moral". SENS ORDINAIRE: ensemble de règles de conduite et de valeurs au sein d'une société ou d'un groupe (ex.: la "morale chrétienne"). PHILOSOPHIE: doctrine raisonnée indiquant les fins que l'homme doit poursuivre et les moyens d'y parvenir (ex.: la "morale stoïcienne"). -La question des fins