Le portrait de camille
Le romancier oriente sensiblement l'attitude du lecteur vis-à-vis de Camille en employant des (dé)qualifiants péjoratifs. Il est d'« un égoïsme féroce », « abruti et vaniteux » (ch. XI) ; dans les conversations du jeudi soir il se donne « une importance bête » (ch. X). L'évocation de son emploi du temps et de ses occupations essentielles oriente le portrait vers la « physiologie », un genre littéraire d'inspiration réaliste-critique mis en œuvre sous la Restauration, illustré par Balzac (Physiologie du mariage, 1829-1830) et exploité par Flaubert. Zola prend manifestement plaisir à brosser la caricature de l'employé type de la grande administration. Les récits de Maupassant et de Joris-Karl Huysmans, qui ont eux-mêmes été employés, fourmilleront de ces personnages falots et ridicules dont l'énergie est absorbée par des tâches répétitives et sans attrait. Le chapitre III de Thérèse Raquin contient quelques pages ironiques sur la vie de Camille, pages qui formeraient à elles seules la matière d'une nouvelle divertissante. Le personnage contemple les échafaudages