Le portrait photo
Rédacteur : Philippe SABOURDIN
Préambule Le présent dossier ne se prête pas à la synthèse. Son caractère kaléidoscopique est à l’image d’une histoire du portrait photographique qui procède autant par élargissements, stratifications et réitérations, que par succession et progression. Il se présente donc comme une somme documentaire réunissant des pratiques hétérogènes que l’auteur a mises en résonance en les regroupant en cinq chapitres. Chacun en éclaire les différentes facettes à partir d’une entrée analytique spécifique que viennent soutenir des textes critiques, des paroles d’écrivains, de philosophes et d’artistes. Les professeurs trouveront dans ce corpus très substantiel aux nombreuses ramifications les ressources théoriques nécessaires à satisfaire les exigences culturelles comme les exigences pratiques de leur enseignement. Portrait et médium photographique Ces jalons ayant pour fin de faciliter l’approche et la compréhension du portrait photographique contemporain, il semble opportun de rappeler tout d’abord les spécificités du médium. Ceci d’autant qu’elles ont été la source de relations conflictuelles ou équivoques entre la photographie et l’art, ambiguïtés et tensions qui ne se sont pas effacées avec le temps mais qui sont maintenant assumées sinon revendiquées. Réel et réalité Dans son principe, la photographie argentique oscille entre enregistrement du réel et représentation de la réalité. Dès l’origine, l’empreinte photonique, le dessin de lumière, sert l’image scientifique et documentaire en même temps qu’elle se conforme à l’appareil optique hérité de la représentation picturale. L’histoire du portrait photographique témoigne de ce double héritage. De la fameuse image de Bayard en noyé à la quête de ressemblance intime dont Nadar se fait le héraut en passant par les daguerréotypes, la Galerie contemporaine de Disderi, les cartes de visite, l’essor des studios et les photographies anthropométriques de