Le portrait
Par Roger Seynave
Site Internet : http://membres.lycos.fr/seynav/joual.html
Courriel : seynav@sympatico.ca
Monsieur Seynave m’a accordé la permission d’utiliser cette page de son site qu’avec empressement je vous invite à visiter.
En 1722, le Père de Charlevoix, jésuite parisien en visite en Nouvelle-France, écrit: "Nulle part ailleurs (qu'au Canada) on ne parle plus purement notre langue. On ne remarque ici aucun accent." Bon, concédons, c'était au début du XVIIIe siècle. Mais 172 ans plus tard, en 1894, Gailly de Taurines écrit encore: "La distance, le temps ont bien amené, entre le langage des Français et celui des Canadiens, quelques petites différences de prononciation ou d'expressions, mais elles ne vont pas au-delà de celles que nous pouvons constater en France entre nos différentes régions. D'une façon générale, la langue populaire des Canadiens est infiniment meilleure et plus correcte que la langue populaire en France..."
Holà! Voyez donc mes cousines! Que de compliments! Mais ensuite? Au XXe siècle?
Malheureusement, "nos élèves parlent joual," écrit J. P. Desbiens. "Les choses se sont détériorées à tel point qu'ils ne savent même plus déceler une faute qu'on leur pointe du bout du crayon en circulant entre les bureaux. "L'homme que je parle" - "Nous allons se déshabiller" - etc... ne les hérisse pas. Cela leur semble même élégant..." 1960, "Les insolences du Frère Untel".
Réglons tout de suite le cas du "joual". Parler joual, c'est parler cheval, baragouiner d'une manière inintelligible, d'après une prononciation populaire de cheval qui, détrompons-nous, n'est pas particulière à la Nouvelle-France, mais plutôt héritée des parlers régionaux de France, notamment de l'Ouest et du Centre où le mot est bien attesté sous la forme jouau, tant au pluriel (des jouaux) qu'au singulier (un jouau).
Il n'est pas possible en une page de couvrir tous les particularités de la langue française au Québec. Le but en sera