Le pouvoir des fables
V. 1. La qualité d'ambassadeur.
Ce M. de Barillon était l'un des plus aimables hommes du siècle-de Louis XIV. Il était intime ami de madame de Sévigné, à qui il disait : En vérité, celui qui vous aime plus que moi vous aime trop. Il avait te plus grand talent pour les négociations, comme on le voit dans les mémoires de Dalrimple imprimés de nos jours ; mais de son temps, il ne passait que pour un homme de beaucoup d'esprit et un homme de plaisir. C'est qu'il méprisait la charlatannerie de sa place, et qu'alors cette morgue faisait plus d'effet qu'à présent.
Au reste , le Prologue que lui adresse ici La Fontaine me paraît assez médiocre ; mais la petite historiette qui fait le sujet de cette prétendue fable, est très agréablenient contée.
V. 65. Nous sommes tous d'Athènes en ce point....
Est une transition très-henreuse. Et quand La Fontaine ajoute qu'il s'amuserait du conte de Peau-d'âne , il peint les effets de son caractère. Il eut la constance d'aller voir , trois semaines de suite , Un charlatan qui devait, couper la tête à son coq , et la lui remettre; sur le champ. Il est vrai qu'il trouvait toujours des prétextes de différer jusqu'au lendemain. On avertit La Fontaine que le lendemain n'arriverait pas. Il en fut d'une surprise extrême.
Commentaires et observations diverses de MNS Guillon sur les fables de La Fontaine... - 1803.
(1) Seront-ils pas, C'étoit an siècle dernier un usage commun de retrancher la négative. Les exemples en sont fréquens dans La Fontaine. Molière : Vous avois-je pas commande' dé les recevoir ? ( Précieuses ridic. Acte I. sc. 4. ) Nous avons vu que. Thomas Cor neille s'étoit à la fin élevé contre cette dispense, et l'usage a confirmé la juste sévérité du poète.
(2) Que nos deux rois se lassent d'être amis. Le bon La Fon taine auroit désiré voir partout autour de lui la paix qui régnoit dans son cœur. Le vœu qu'il en exprime ici, il l'avoit déjà