Le pouvoir des fables
_la légèreté de l'apologue va de pair avec la recherche d'un "pouvoir" argumentatif. La fontaine, auteur classique, reprend bien entendu à son compte l'idéal du miscere utile dulci formulé par la poète latin Horace. Il s'agit de "mêler l'utile au doux", c'est à dire l'attrait d'une histoire anecdotique et narée avec légèreté à une efficacité argumentative. L'apologue cherche d'abord à susciter l'interet de son auditoire, et, pour y parvenir, tous les moyens de la persuation sont bons: revours à l'humour, adresse au lecteur, création d'un effet d'attente ou de surprise, provocation destinée à faire réagir le destinataire, ect. L'apologue se veut spirituel et capable de retenir l'intêret par l'anectode qu'il raconte;
_si l'apologue souhaite interroge le lecteur ou l'auditeur sur sa posture morale face à une situation particulière. Dans la fable de la fontaine, l'orateur grec sindigne de l'insouciance et de la passivité du peule athénien face au péril qui menace la cité. L'utilité visée par l'apologue est donc de nature morale. La fable propose un récit dans lequel s'oposent différentes valeurs afin d'inciter le lecteur à entrer dans un débat intérieur par effet d'identification à la situation évoquée;
_le récit porte à lui seul, de façon imlicite, la valeur morale qu'il promeut et celle qu'il condamne par la même occasion; l'orateur n'a pas à expliquer la valeur symbolique de l'histoire de Cérès pour qu'elle soit perçue: les athéniens font eux aussi face à une situation dangereuse et doivent adopter une posture morale-se laisser arrêter par la difficulté ou tenter d'affronter cette dernière pour la vaincre. Nous commes là au coeur du travail du lecteur arcourant un aologue: percevoir la nature symbolique et donc implicite du récit. Le lecteur doit s'addorcer d'être intelligent face à de telle