le proces
Le maître et l'élève, donc. À l'estrade, le président Almy, dont les questions sont longues comme des jours sans pain, de sorte que lorsqu'elles s'achèvent, ponctuées de peu toniques «hein», nul ne sait plus comment elles ont commencé: le magistrat donne l'impression de s'être fait son idée du dossier, et d'attendre des réponses précises dont il connaîtrait souvent, par avance, le contenu. Au micro, M. Marratier: ce taiseux, parce qu'il est bien obligé de parler, s'exprime dans un sabir mi-administratif mi-évasif, et il est bien en peine de contrer la charge implacable et lancinante.
Mesurer la «culture du risque»
Le président veut, ce lundi, mesurer la «culture du risque» telle qu'elle était prise en compte à la mairie de La Faute. Apparemment, cette culture ne faisait guère partie des priorités: à en croire l'accusation, il n'y avait pas d'information de la population digne de ce nom, pas de plan d'urgence à actionner en cas d'inondation et ce, malgré des mises en demeure répétées de la préfecture. L'on semblait davantage intéressé par la lucrative expansion des lotissements, y compris ceux qui se situaient dans la «cuvette» noyée en 2010 par l'Atlantique démonté. Face à ces carences, l'ancien maire oppose la stratégie du petit chose, celui qui ne décolle pas de son «humble niveau». Après avoir fait, comme la semaine dernière, acte de contrition à destination des parties civiles, il déclare: «J'avais sûrement un manquement lié à une mauvais approche, eu égard que, dans nos petites collectivités, il y a des masses de travaux à gérer. Mais j'ai essayé de gérer l'intérêt général des populations pour trouver le bien-être et la sécurité».
Le président rappelle (cela n'en finit pas) que la préfecture n'avait pas été avare de rappels à