Le rôle de l'écrivain
Quand le sujet Mafia est abordé, la pensée qui vient à l'esprit est plutôt confuse et obscure. La plupart des individus d'éducation moyenne a dans son imaginaire les figures mythiques du cinéma américain : Al Pacino et les dynamiques absurdes de Scareface, Marlon Brando dans le fascinant et ambiguë film culte Le Parrain, ou encore Ray Liotta et son désir de devenir gangster et appartenir à la mafia dans Les Affranchis. Ces films produisent une image déformé du phénomène mafia ; s'il représentent des aspects vrais, tels le secret qui entoure l'organisation, les rituels pour y accéder, les liens très forts, mortels entre les différents membres, toutefois ils suscitent une sympathie inavouable pour ces personnages en quête d'un pouvoir bien spécifique : celui créé par l'argent et par la domination des autres êtres humains. Cependant l'aspect macabre de la recherche du pouvoir par tous les moyens, est minimisé par rapport à celui de la fascination que les images sur pellicule nous ont transmise. Le boss mafieux maintient une image de vieux et puissant chef qui met en place sa justice : la fascination exercée par ces images l'emporte alors sur une possible condamnation des actions violentes.
La mafia devient alors un ensemble de fantaisies, de mythes et de légendes qui en déterminent une connaissance très superficielle, déformée et dépourvue de tout fondement rationnel.
Le discours du Président du Conseil Vittorio Emanuele Orlando, qui date de 1925, témoigne de l'enracinement du mythe mafieux dans l'imaginaire collectif :
« Or, je vous dis que si par mafia on entend le sens de l'honneur porté à exagération, l'intolérance à l'égard de tout abus de pouvoir et de toute vexation portée jusqu'au paroxysme, la générosité qui fait face au faible mais qui s'y plie aussi, la fidélité aux amitiés, plus fort que tout, même que la mort, si par mafia on entend ces sentiments, et ces attitudes, même avec des excès (…) je me déclare mafieux moi aussi