Le rôle du travail dans l'intégration des individus
« Analyser le rôle du travail dans l'intégration des individus »
Introduction Emile Durkheim voyait dans la vision du travail le fondement du lien social dans les société modernes, le travail comme facteur d'intégration sociale. Aujourd'hui le lien social est perçu comme affaibli par certaines mutations économiques et sociales dans les sociétés industrielles. Le travail participe à la socialisation secondaire des individus et contribue donc à l'intégration sociale, qui désigne le processus d'insertion des individus ou de groupes d'individus dans un même ensemble comme par exemple une collectivité, une société. Néanmoins, le marché du travail a connu depuis la fin des 30 glorieuses des évolutions (chômage, hausse des CDD, changement de l'organisation du travail) qui confronteraient des fractions d'individus au risque d'exclusion sociale. Il s'agit alors de se demander si l'intégration sociale des individus repose encore sur le travail. Si les évolutions récentes du marché du travail semblent remettre en cause le rôle intégrateur du travail (1ère partie), celui-ci contribue tout de même à l'intégration des individus à la société (2ème partie).
I. Les évolutions récentes du marché du travail ont fragilisé ce rôle intégrateur
Les évolutions de l'emploi (statut) et du travail (activité) remettent en cause l'intégration par le travail.
A. La précarité et le chômage croissant limitent le rôle intégrateur du travail
La part des emplois précaires (CDD, intérim, stages, apprentissages) dans l'emploi salarié a fortement augmenté passant de 5,8% en 1982 à 13% en 2010. Ces emplois s'écartent de l'emploi « typique » (emploi salarié à plein temps, stable, assorti de garanti légales ou conventionnelles). L'emploi typique dominant pendant la période des 30 Glorieuses, encore majoritaire aujourd'hui, voit sa part diminuer dans le total de l'emploi salarié. Parallèlement, le chômage a considérablement augmenté (taux de chômage à 2