Le rabbi de loubavitch à paris
Ceux qui fréquentent le couple, qui habite à quelques pas de la station Mouton-Duvernet, attesteront que l'ouverture de cet homme aux êtres et aux idées cohabite avec une piété méticuleuse. De son séjour dans la capitale française, le Rabbi gardera toute sa vie un attachement particulier au judaïsme français, dont l'histoire par la suite le lui rendra bien. Au point même que lors d'un mémorable Sim'hat Torah en 1974 à New York, auquel assistaient quelque cinq cents Français, il fit danser les Français sur l'air de la Marseillaise qu'il entonna sur les paroles d'un cantique à la gloire de Dieu, récité le Shabbat et les jours de fêtes à la synagogue.
En 1941, l'invasion de la France le fait quitter Paris pour la Zone libre. Son périple le conduit à Vichy puis à Nice. Certains témoignages attestent qu'il y aura des liens avec la Résistance locale, et qu'il emmènera même des jeunes en montagne la nuit pour confectionner des Matsot à l'approche de Pessa'h.
Entre temps, en Russie, son père exaspère les Bolcheviks en refusant de jouer leur jeu. Une nuit précédant la fête de Pessa'h 1939, le NKVD fait irruption chez lui et l'emmène. Après avoir transité de prison en prison, il est envoyé en exil dans un cloaque du Kazakhstan où il décède le 9 août (20 Av) 1944 dans un état de déchéance physique. C'est là-bas qu'avec de l'encre confectionnée par son épouse - laquelle l'aura rejoint entre temps - il écrira ses commentaires kabbalistiques du Zohar, sur les marges des quelques livres qu'il aura pu emporter. Son fils les publiera par la suite et les commentera abondamment.
En mai 1941, le Rabbi et son épouse embarquent à