Le rapport des sociétés à leur passé.
Chapitre 1 : L’historien et les mémoires de la Seconde
Guerre Mondiale en France
Introduction :
L’histoire suscite souvent le débat, voire la controverse ou la polémique ; il arrive que des témoins, des juges ou des politiques remettent en cause le rôle des historiens. Il a fallu attendre plusieurs décennies pour qu’ils puissent réellement travailler sur l’Histoire de la 2 nde Guerre Mondiale. La mémoire de cet évènement en France est marqué par le profond traumatisme subit par la population. Face à « un passé qui ne passe pas » (Henry Rousso), le travail de l’historien repose sur la mise à distance de l’analyse des mémoires et des débats publics liés à cette période de l’Histoire de
France.
Problématique :
Comment ont évolués les mémoires de la 2 nde GM en France ?
Comment se transmet la mémoire ?
Diversité des mémoires de la 2nde GM
Diversité des lieux de mémoire de la 2nde GM
1/ Le temps du résistancialisme (1945-1947)
[Mythe d’une résistance unie, héroïque, précoce et massive]
À la libération, la nation s’identifie à la résistance (cf. Discours de De Gaulle à l’Hôtel de ville de
Paris le 25 août 1944) -> défaite de 1940 effacée par la victoire des « armées de France » et par un peuple unanime entre en résistance sous la direction de l’homme du 18 juin.
Régime de Vichy gommé de l’histoire (« nul et non avenu » pour De Gaulle) -> refus d’une responsabilité collective de la France et de la République.
Seule une infime minorité de collaborateurs par opposition à la France majoritairement résistante
(ex : « La bataille du rail », 1946 de René Clément) -> commande de la CGT, lutte secrète des cheminots contre l’occupant.
1945-1946 : 22 films tournés en France dont 14 ont la résistance en sujet centrale.
Réalité très opposée
2/ L’éclatement des mémoires (1947-1958)
1947 : fin du consensus « résistancialiste » entre gaullistes, communistes et socialistes.