LE REVE ET LA PUBLICITE
Le rêve est au cœur de la publicité. En s'appuyant souvent sur un imaginaire qui réactive l'inconscient collectif et le fantasme, le discours publicitaire crée en effet du rêve, mais un rêve orienté, contrôlé par la volonté et les principes de la société de consommation.
De fait, si elle joue un rôle informatif, la fonction première de la publicité est bien sûr d'inciter à l'achat en créant des processus de symbolisation et d'identification proches du rêve. Gilles Lugrin |2| rappelle très justement le positionnement de Jacques Séguéla, selon qui la publicité "doit effacer l'ennui de l'achat quotidien en habillant de rêve des produits qui, sans elle, ne seraient que ce qu'ils sont". En investissant le produit de mythe et de légende, la publicité se présente alors comme un parcours initiatique qui satisfait notre désir d'oublier les dissonances entre l'identité sociale, souvent décevante, et l'identité rêvée.
Il me semble utile à cet égard de citer les propos bien connus d'Ignacio Ramonet |3| : "La publicité promet toujours la même chose : le bien-être, le confort, l'efficacité, le bonheur et la réussite. Elle fait miroiter une promesse de satisfaction. Elle vend du rêve, propose des raccourcis symboliques pour une rapide ascension sociale. Elle fabrique des désirs et présente un monde en vacances perpétuelles, détendu, souriant et insouciant, peuplé de personnages heureux et possédant enfin le produit miracle qui les rendra beaux, propres, libres, sains, désirés, modernes… La publicité vend de tout à tous indistinctement, comme si la société de masse était une société sans classe, sans pays sous-développés, sans guerres [...]".
Outre le fait d’inciter le consommateur à acheter, une des principales missions de la publicité est de « vendre du rêve ». Pour cela, elle transporte le consommateur dans un univers où il s’identifie rapidement et positivement. Au travers de nos analyses publicitaires nous nous efforçons de mettre en exergue