LA RENAISSANCE ET LE R VE
Michel-Ange, Raphaël, Léonard De Vinci: de nombreux peintres ont essayé de comprendre ce que «rêver» signifiait à leur époque. Une chose est sûre: leur conception du rêve n'avait rien à voir avec la nôtre.
Par Anaïs Bordages | publié le 08/10/2013 à 12h18, mis à jour le 08/10/2013 à 12h38
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Le songe de sainte Catherine d'Alexandrie, par Ludovico Carracci (1600-1601) © Courtesy National Gallery of Art, Washington
OUTILS
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Aujourd’hui, quand on parle de l’interprétation des rêves, on pense à la psychanalyse, à l’inconscient, à Keira Knightley
Keira Knightley dans «A Dangerous Method» de David Cronenberg
Mais bien avant notre conception moderne du rêve, façonnée par Carl Jung et Sigmund Freud à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, la Renaissance a connu une période d’interrogations très riche sur le sujet.
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Un intérêt que l’on retrouve alors dans toutes les disciplines –littérature, médecine, philosophie, théologie– et notamment dans l’art: Raphaël, Michel-Ange, Léonard de Vinci, tous tentent de représenter le rêve. Ils ne peignent pas leurs propres songes, ils s'inspirent de récits mythologiques ou religieux. Aujourd'hui, leur travail nous permet de comprendre ce que «rêver» signifiait à leur époque.
Et le constat que fait l'exposition «La Renaissance et le rêve», au musée du Luxembourg à partir du 8 octobre (et dont Slate est partenaire), est sans appel: l’interprétation et la représentation des songes au XVIe siècle n’avaient rien à voir avec celles que nous faisons aujourd’hui.
La Renaissance est une période transitoire: au Moyen-Age, les rêves des individus n’étaient jamais représentés. «Cela aurait été perçu comme trop intime, trop présomptueux», explique Yves Hersant, professeur à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales et commissaire de l’exposition. Tandis qu’au XVIe siècle, l’humanisme fait ses débuts, et l’on commence progressivement à