1 - Fondements historiques de l’humour

Le terme d'«humour» a une histoire bien connue. Déformation du français «humeur», il ne prend le sens que nous lui donnons aujourd'hui qu'entre le XVIIe et XVIIIe siècle en Angleterre et seulement un siècle plus tard en Europe. Avant le XIXe siècle, ce terme était méconnu des français, et les personnes qui faisaient de « l’humour » ne pouvaient vraiment définir leur activité. Il y a déjà des traces d’humour à l’époque mais il était beaucoup plus restreint qu’aujourd’hui et ce pour deux raisons :

- D'une part, fonctionnant à la fois comme unrite de reconnaissance et comme un instrument particulièrement efficace de lacritique intellectuelle ou morale, il était mis au service d'une vasteentreprise de contrôle social desopinions et des comportements.

- D'autre part, cet esprit était une qualité propre au monde aristocratique, l’humour, clos sur lui-même et se conformant à des règles de sociabilité parfaitement déterminées. A ce moment, c’est l’ironie qui domine.
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Après la révolution française le peuple a besoin de se libérer, de décompresser… et, afin d’y parvenir ils vont tout simplement rire ! C’est pour cette raison que l’humour a évolué. Après 1789, l’humour passe de la cours des bourgeois au grand public. Il va transgresser les frontières sociales, interpeller le peuple dans son entièreté, envahir toutes les formes de communications et d’expressions. En réalité, ce besoin de rire représente l’envers joyeux et moqueur de la société de l’époque qui est alors en pleine voie de structuration. L’effondrement des deux formes d’autorité sacrée, que sont le roi et la religion, permet à l’humour de prendre du terrain.

Une telle émergence va faire de l’humour et du rire une pratique culturelle à part entière. Cet esprit va bénéficier de l’essor des nouveaux médias (l’image et la presse) et de l’explosion du monde du spectacle. L’esprit humoristique va se propager jusqu’aux grands littéraires français et c’est