Le roman au 17e siècle
1. Un genre méprisé par les doctes mais recherché par le public
a) Un genre mineur
Le roman, que l’on associe au merveilleux, à l’extravagance et à de longs développements (voir les romans-fleuves, comme L’Astrée d’Honoré d’Urfé, 1607-1627) se conjugue mal avec l’esthétique classique, caractérisée au contraire par la raison, la rigueur et la sobriété. Le genre romanesque est ainsi considéré comme mineur par rapport aux « grands genres » comme la tragédie.
b) Un genre de plus en plus lu
Le roman d’Honoré d’Urfé, L’Astrée, connaît un succès considérable et devient un phénomène de société.
2. Les principales évolutions
a) Entre idéalisme et réalisme
A l’époque de Louis XIII, si on se lasse des récits de chevalerie, le public est toujours à l’affût d’histoires extraordinaires. Deux types de romans répondent parfaitement à ce désir d’évasion :
- le roman pastoral. C'est le cas de L’Astrée qui décrit dans un cadre champêtre les amours contrariées d’Astrée et de Céladon,
- le roman héroïque, comme le Grand Cyrus de Mlle de Scudéry (1653), qui mêle exploits guerriers et passions amoureuses dans un cadre antique.
A côté de cette veine idéaliste, on trouve une tendance plus réaliste qui, sans renoncer aux invraisemblances, cherche à décrire l’homme avec ses défauts et ses ridicules. Cette tendance est illustrée par :
- Le Roman comique de Paul Scarron (1651-1657), dans lequel le lecteur est invité à suivre une troupe de comédiens,
- Le Roman bourgeois de Furetière (1666), qui offre un tableau critique de la petite bourgeoisie.
b) Le courant classique
Influencée par l’esthétique classique, Madame La Fayette publie un roman d’analyse (La Princesse de Clèves, 1678) qui délaisse les excès et les invraisemblances, au profit de la sobriété de l’écriture, de l’exactitude du cadre historique et de la rigueur de l’analyse psychologique.
Au 17e siècle, le roman est