Nathalie sarraute et le nouveau roman

1225 mots 5 pages
En janvier 1956, la Nouvelle Nouvelle Revue Française (N.N.R.F.) publie l'article de Nathalie Sarraute : Conversation et sous-conversation. Prenant appui sur la lecture critique des « modernes » Virginia Woolf, James Joyce et Marcel Proust, qui se sont intéressés aux « endroits obscurs de la psychologie » (V. Woolf), elle démontre que leur héritage ouvre la voie à un bouleversement de la conception du roman. C'est en exploitant ces espaces de l'intime qu'ils ouvrent la voie à un nouveau mode d'exploration de l'humain dans le roman.
Une nouvelle génération d'écrivains s'intéresse aux pénombres de l'âme, et si leur volonté est souvent découragée, si leur projet d'en « extraire quelques parcelles d'une matière inconnue »(p.87) semble difficile à réaliser, c'est parce que le flot de minuscules « mouvements intérieurs » ne trouve pas à se couler dans le moule du roman traditionnel. En effet, la coexistence de l'expression de cette « matière trouble et grouillante »(p.89) avec les contraintes du cadre normatif et conventionnel de la tradition romanesque se révèle aporétique. Le roman doit être le lieu de la «mise au jour d'une matière psychologique nouvelle[...],une matière anonyme qui se trouve chez tous les hommes et dans toutes les sociétés »(p.95), or les mouvements intérieurs qui la composent ne se laissent pas enfermer dans une intrigue ou dans des types de personnages. Les « modernes » ont donc semé le germe d'une véritable transformation. Progressivement, « le centre de gravité » (p.92) du roman évolue, son intérêt tend à se situer ailleurs : la parole, véhicule commun de ces mouvements « honteux et prudents » (p.101), va supplanter les actes, qui ne sont qu'apparence, inaptes par leur nature grossière à manifester ces drames minuscules. Le roman doit dorénavant être capable intégrer le lecteur au jeu des « tropismes » interindividuels, aussi le dialogue s'impose-t-il naturellement comme la forme d'expression privilégiée de ces mouvements en perpétuelle

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