La politique du sport (1984-2008) Evolution des modes d’intervention de l’Etat dans une économie du sport mondialisée Le « modèle français » de l’organisation du sport repose sur la coopération entre l’État, qui assure des fonctions régaliennes, et le Mouvement sportif, structuré en fédérations et associations sportives qui assurent de véritables missions de service public. L’organisation de la pratique sportive en France repose essentiellement sur le secteur associatif. En 2005, le ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative recense 15,8 millions de licences délivrées par les 110 fédérations sportives agréées, et près de 180 000 associations sportives, animées par 2 millions de bénévoles. Les deux principales lois de 1975 et de 1984, désormais intégrées dans le code du sport, soulignent que les activités physiques et sportives sont « d’intérêt général » et constituent un « droit ». Elles confirment le rôle essentiel reconnu aux fédérations sportives agréées. Héritière du modèle de « gouvernance » bâti dans les années soixante, la politique et l’organisation du sport en France ont connu, comme d’autres politiques publiques, des évolutions majeures, telles que la décentralisation et la mondialisation. En outre, le cadre budgétaire contraint de la révision générale des politiques publiques (RGPP) conduit à devoir rechercher un nouvel équilibre dans les relations entre les acteurs traditionnels du sport - l’État et les fédérations sportives -, et les nouveaux acteurs - collectivités territoriales et locales, média et monde de l’entreprise. Les Jeux olympiques de Pékin ne doivent pas occulter une autre dimension essentielle de la politique du sport : la garantie de l’accès pour tous à la pratique d’une activité sportive. Elle concerne les jeunes scolarisés, les femmes, et tous celles et ceux qui sont confrontés à des difficultés sociales ou à un handicap. La permanence de cette « mission de service public » comporte l’exigence d’une