C’est en 1940 qu’Henrri Caouissin lance O lo lé, un journal illustré des petits bretons, en français pour l’essentiel, le bzh n’étant introduit qu’à petites doses pour ne pas limiter la diffusion. Hebdomadaire jusqu’en 1942, de parution irrégulière ensuite, le journal titre en moyenne 3000 exemplaires, certains numéros spéciaux atteignant les 20 000.(…) Prônant une bzh chrétienne, sur fond d’anticommunisme, d’antisémitisme et d’anglophobie, l’idéologie de ce journal n’est pas exempt d’ambigüité.

La naissance de Bécassine est aussi celle de la bande dessinée moderne, la transition entre les histoires illustrées et la vraie bande dessinée. Son style de dessin, au trait rond, vif et moderne, inspirera une ligne graphique, la ligne claire, dont 25 ans plus tard Tintin sera le plus beau fleuron.

I) Le succès de Bécassine

A) Un personnage à destination d’un jeune public
La première moitié du vingtième siècle voit l’apparition de nombreux illustrés et l’essor de la presse enfantine notamment sous forme de bd, il faut donc que le message soit clair pour les jeunes lecteurs.
2 éditeurs veulent lancer un journal pour enfants d’un genre nouveau : la semaine de Suzette.
La semaine de Suzette est destinée aux petites filles de la bourgeoisie parisienne catholique, considérée comme "le journal des petites filles bien élevées", qui respectent autant la différence culturelle entre les sexes que la hiérarchie sociale et familiale. (cf en tête + personnages pour hierarchie)
Le premier numéro doit être distribué gratuitement à plus de 100 000 exemplaires !
L’extraordinaire aventure du 1er personnage féminin de BD commence donc le 2 février 1905 par un pur hasard car au moment du bouclage de cet hebdomadaire, la rédactrice en chef, Jacqueline Rivière, s’aperçoit qu’une page du journal est restée vide. Dans l’urgence, elle rédige un petit scénario qu’elle demande à un dessinateur présent dans les locaux, Joseph Pinchon, d’illustrer. Jacqueline Rivière raconte