Le surmoi
Avec l’article « Deuil et Mélancolie » publié en 1917, Freud apporte des modifications importantes au concept de moi, et notamment l’idée d’une différenciation fonctionnelle qui s’opère à partir du moi : une partie du moi, instance d’ordre moral, s’installe dans une position critique vis-à-vis de la partie restante du moi. Cette différenciation, déjà esquissée dans le texte sur le narcissisme, constitue la première de ce qui deviendra l’idéal du moi, puis le surmoi.
Définition : Instance de la personnalité psychique dont le rôle est de juger le moi. Introduit par Freud dans la deuxième topique, le surmoi se constitue initialement par identification aux parents et détermine, au travers de ses conflits avec le moi, des sentiments notamment de culpabilité.
Le surmoi selon la théorie freudienne
Pour Freud, ce n’est pas la conscience morale qui produit le renoncement aux pulsions, mais c’est le renoncement aux pulsions qui engendre la conscience morale et la renforce. En outre, le surmoi ne personnifie pas seulement une abstraction comme la conscience morale, bien qu’il y soit très souvent comparé : il intègre dans ses perspectives les diverses instances de la psyché ( moi, ça, idéal du moi ) et le monde extérieur, l’individu et la culture, le conscient et l’inconscient, Eros et Thanatos. D’un point de vue pratique, il constituera un modèle idéal pour le moi, en ce sens qu’il réunit en lui les influences du ça et du monde extérieur, et représente la réconciliation de toutes ces allégeances.
Surmoi et narcissisme
Pour l’étude du narcissisme, Freud introduit l’existence d’une instance garante de la satisfaction narcissique, provenant de l’idéal du moi, observant sans cesse le moi actuel et le mesurant à l’idéal. Cette instance, dont les fonctions sont alors l’auto-observation, la conscience morale, la censure onirique et l’exercice de l’influence essentielle lors du refoulement, est nécessaire pour rendre compte des troubles de ce narcissisme.