Le système de Bretton-Woods
1) La conférence de Bretton-Woods (juillet 1944)
La conférence de Bretton-Woods a lieu en juillet 1944 à l'appel des Étast-Unis. 44 États y sont représentés, essentiellement des pays alliés. La France y est représentée par Pierre Mendès-France; il y a aussi un observateur soviétique, et aucun représentant allemand. Une triple volonté préside à cette conférence monétaire et financière :
1. Éviter les désordres de l'entre-deux-guerres et les erreurs dues au traité de Versailles;
2. Stabiliser les changes;
3. Créer des conditions favorables à une croissance harmonieuse des échanges et à la prospérité.
Cependant, les intérêts des pays ne convergent pas forcément, et les pays ne sont pas à égalité sur le plan économique. Deux thèses s'affrontent rapidement, la Grande-Bretagne avec Keynes et les États-Unis avec Harry White (sous-secrétaire aux Finances) :
Les deux s'accordent sur un système de change fixe (fixité de la parité des monnaies), et sur la création d'un organisme international chargé de prêter à qui en a besoin.
Mais il y a des divergences. Keynes est favorable à un système monétaire supranational éliminant l'or, sans donner de privilège à une monnaie internationale. Il est favorable au bancor, un monnaie qui ne serait pas gagée sur l'or, mais définie par ses rapports avec les diverses monnaies.
White refuse une institution à laquelle les États-Unis devraient transférer leur souveraineté. Il est favorable au rôle du dollar, seule monnaie convertible en or, dont le pouvoir d'achat s'était maintenu, qui donnait accès à un marché abondant, diversifié, répondant aux besoins de l'époque.
C'est la thèse américaine qui l'emporte.
2) Principes du nouveau système
Chaque État doit définir sa monnaie soit en dollars soit en or. Une once d'or équivaut à 35 dollars. Le dollar «as good as gold» a supplanté la livre sterling. En effet, les États-Unis détiennent les deux tiers du stock d'or mondial.
Chaque État doit