Le tabac en Europe

Le tabagisme passif est responsable, à lui seul, de la mort d’environ 20’000 non-fumeurs par année dans l’Union Européene des suites d’une exposition chronique à la fumée de tabac à leur domicile ou sur leur lieu de travail. Le tabac, qui entraîne chaque année la mort de 650 000 personnes, est la première cause de décès évitable dans l’UE. Cela représente plus de morts que celles causées par les accidents de la route et les suicides reunies. Environ 170 millions de personnes, soit un Européen sur trois, en consomment. Comment en sommes nous arrivé là? En même temps que le Nouveau Monde, Christophe Colomb découvre, en 1492, le tabac que les indiens fument par la bouche et le nez sous forme d’un tube de feuilles roulées. Le tabac est une plante sacrée pour ces derniers qui le nomment pétun. Il sert à communiquer avec les esprits et à apaiser des douleurs. Le marin en offre à ses supérieurs qui l’utilisent comme simple plante d’ornement. Les premiers plants de tabac sont ramenés par Fernando Hernandez de Toledo, le médecin personnel du roi Philippe II qui l’avait envoyé pour trouver de nouvelles plantes. Vers le milieu du XVIe siècle, Le tabac est planté au Portugal et commence à se répandre en l’Europe, principalement dans les zones portuaires. En 1560, Jean Nicot de Villemain, ambassadeur de France à Lisbonne envoie des feuilles de tabac râpées (à priser) à Catherine de Médicis en le décrivant comme une plante médicinale capable de calmer les terribles migraines de son fils François II. Le traitement a du succès et le tabac devient ainsi « l’herbe à la Reine ». Sa vente sous forme de poudre est réservée aux apothicaires. En l’honneur de Jean Nicot on appelle le tabac « Nicotiana Tabacum ». En 1571, le docteur espagnol Nicolas Monardes publie un livre sur l’histoire des plantes médicinales du Nouveau Monde dans lequel il soutient que le tabac peut guérir trente-six problèmes de santé dont la migraine, les maux de dents et les rhumatismes.