Le tableau maléfique
De retour du marché, j’étais épuisé. Je posai le tableau face à la fenêtre. Sans prendre le temps de souper je me jetai sur le lit défait de la veille.
Je vivais dans une petite pièce, en haut d’immeuble délabré, qui me servais aussi d’atelier. Elle était très peu meublée : un vieux chevalet appartenant à mon grand père sur lequel était posée une toile a moitié terminée, plusieurs toiles empilées contre le mur, une petite fenêtre laissant passer quelques rayons de lumière et habillée de vieux morceaux de tissus en guise de rideaux. Il y avait une table, une chaise, un lit tout rouillé, des pots de peintures achetés à moindre coût et une pendule qui ne donnait presque plus l’heure.
Parmi toutes ces toiles, je posai ma dernière trouvaille.
On pouvait observer sur ce tableau une dame âgée assise sur une chaise avec un bébé dans les bras. Cette dame souriait d’une manière inquiétante quant au bébé il donnait l’impression de pleurer. Une église était peinte en arrière plan sous un ciel sombre et menaçant.
Il était près de minuit et un rayon de lune illuminait le tableau.
Dans le silence de la nuit obscure, j’entendis les pleurs d’un nourrisson. Je bondis de mon lit, me précipita vers la fenêtre mais ne vit rien ni personne, le bébé pleurait de plus en plus fort et ses cris me faisaient froid dans le dos. C’est alors que je dirigeai mon regard vers le tableau quand soudain je vis des larmes sortir des yeux du bébé. J’approchai ma main pour toucher ses larmes. C’était du sang !! Je sortis en courant de mon atelier, dévalais les escaliers quatre par quatre, ma respiration était coupée, mon cœur battait à tout rompre, ma gorge était sèche. Je tapais des deux poings contre la porte de ma concierge Mme. Lucie. Quand elle ouvrit, à ma grande surprise c’était la dame du tableau, Mme Fer. En fait, elle s’appelait …Lucie