Le Temps Pr Sent Commentaire
Pensées de Pascal s’ouvre sur une thèse qui a de quoi étonner, qui peut sembler tout à fait paradoxale. En effet, le bon sens voudrait d’avantage penser le temps présent comme étant véritablement vécu. Pascal aura, tout au long de son texte, un point de vue dont la portée sera anthropologique ; il se questionne avant – tout sur lui-même : et c’est d’une affirmation semblant paradoxale qu’il débute une réflexion à vocation universelle. L’universalité du temps crée un rapport commun des humanités au temps. C’est ce rapport que Pascal semble interroger. Le problème du temps – et d’ailleurs de la temporalité – est le problème philosophique par excellence. Le temps présent n’est pas le même pour tous : Pascal y réfute là le Carpe diem de Horace.
L’épicurisme – à savoir la satisfaction du plaisir au travers du seul temps présent – n’est qu’une illusion, qui ne semble pas tenir la route face aux arguments que le philosophe construit tout au long de ce texte. Comment, véritablement, penser le temps ? Le temps est une mobilité : l’emploi du verbe « se tenir » interpelle. En effet, il existe là une dualité : entre la fixité et la mobilité, qu’exerce le sujet humain ? La relation à l’avenir, chez l’homme, semble conflictuelle, ambigüe. En effet, Pascal met en exergue l’imprudence de l’absurde volonté de saisir l’avenir – en d’autres termes, la probante inconséquence du projet de contrôle du temps futur, celui qui est indéterminé, celui qui n’existe pas. Saisir l’avenir n’est pas tout : l’homme cherche également à rejoindre son passé, bien irréversible, révolu, néant. Cette isonomie d’une perception fausse du temps traduit une contradiction dans les attitudes et les attentes de l’individu. Celui-ci s’appuie sur des cendres, et rêve de l’incertain.
C’est l’arrêt du temps, chose proprement impossible. « Nous errons dans les temps qui ne sont pas les nôtres » : il y a là une force d’étrangeté du sujet vis-à-vis