Le traitement de sainte colombe dans le livre et le film tous les matins du monde
Dissertation de littérature
Tous les matins du monde, roman de Pascal Quignard, film d’Alain Corneau
Sujet : Le traitement du personnage de Sainte Colombe est-il identique dans le livre et dans le film ?
Tous les matins du monde, roman de Pascal Quignard adapté à l’écran par Alain Corneau, narre la vie de Monsieur de Sainte Colombe – violiste renommé du XVIIe siècle, homme taciturne et solitaire, veuf et père de deux filles – et de son jeune élève, Marin Marais. Le personnage de Sainte Colombe, apparemment sévère et austère, se révèle en réalité d’une grande complexité, à la fois dans le livre et dans le film. En effet, Quignard et Corneau ayant œuvré en étroite collaboration, la fidélité du livre au film est grande. Cependant, est-il possible que deux artistes rendent un regard identique sur un personnage ? De plus, la différence entre les supports sur lesquels ils travaillent le permet-il ? Pour tenter de clarifier cette question, nous allons étudier le personnage de Sainte Colombe, tout d’abord dans le livre, ayant servi de base au film, puis nous verrons le passage du papier à l’écran et les écarts qu’il suppose
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Dans l’œuvre de Quignard, Sainte Colombe apparaît comme un homme triste et colérique, austère et bourru. En effet, l’œuvre s’ouvre sur la mort de sa femme, pendant laquelle il était absent, et dont il ne se consolera jamais. Aussi s’enferme-t-il dans son deuil en s’excluant du monde. Il s’y exerce à la viole, et de là, perfectionne son jeu et la technique elle-même, ce qui fera sa renommée. Le livre s’attache beaucoup à l’expression de l’art de Sainte Colombe. En effet, dès le premier chapitre sont détaillées les évolutions qu’apporte Sainte Colombe au maniement de la viole, et il est précisé qu’il y travaille « jusqu’à quinze heures par jour » (p.12). Il y est donc dépeint comme un musicien hors pair qui « arriv(e) à imiter toutes les inflexions de la voix humaine » (p.13). Ce