Le travail des esclaves
A leur arrivée, ils sont la plupart acquis par des colons et conduits aussitôt sur les plantations, quelques-uns par des marchands pour leur servir de commis ou de domestiques ou par des artisans pour être leurs manœuvres.
On a mal observé les esclaves des villes et des bourgs, sans doute parce qu'ils étaient les moins nombreux et qu'on les considérait comme une population marginale. Parmi eux, ceux qui travaillent comme manœuvres dans les équipes de maçons, de charpentiers, de tonneliers, reviennent le plus souvent sous les yeux, mais assez obscurément parce que leur tâches sont emmêlées à celles de Noirs libres, de mulâtres, à celles d'artisans blancs. Beaucoup de ceux qui étaient loués au mois ou à l'année, vivant de leur salaire dont ils n'avaient à remettre qu'une partie à leur maître, pouvaient devenir quasi autonomes au milieu des gens de couleur libres. Ils échappaient pour un temps à la surveillance méthodique des planteurs. Parmi ces esclaves de ville qu'on laissait se louer contre une rente, on parle surtout des couturières, des lingères, nourrices, vendeuses de tafia au détail et pacotilleuses qui parvenaient à accumuler un petit pécule et à acheter leur liberté.
Le plus grand nombre des nouveaux allait travailler sur les plantations, en plaine sur les sucreries et les indigoteries, dans les mornes sur les caféières. Mais sur toutes les exploitations et dans toutes les îles on les-distribuait en trois groupes : les esclaves de la grand'case ou domestiques, les ouvriers, les esclaves de jardin dits aussi de terre, de place ou de bêche, qui étaient les ouvriers agricoles.
Domesticité : La répartition des rôles y était précise : à la cuisine toujours un homme avec son marmiton, un valet pour la table, un garçon de courses et souvent un cocher. La femme