PHILOSOPHIE

Le travail désigne cette activité spécifique, consciente et volontaire de l’homme par laquelle il met en mouvement les forces dont son corps est doué afin de s’assimiler des matières en leur donnant une force utile à la vie. Le travail n’a pas de finalité en soi, mais vise toujours un but hors de soi. Le travail est utile, la pénibilité du travail s’oppose à l’activité ludique qui n’a d’autre finalité que le plaisir que l’on y prend. D’après Voltaire « Le travail nous libère de trois maux, lennui, le vice et le besoin ». Pour Sénèque « le travail est un facteur du bonheur de l’homme », et enfin d’après Platon « L’homme passe par le travail et la création d’une œuvre de l’éphémère à l’éternité ». Le travail n’est-il que contrainte ? Par le travail, l’homme se transforme lui-même. En transformant la nature, il transforme sa nature. Afin de pouvoir répondre à cette question, nous étudierons en premier temps les contraintes sont utiles et bienfaisantes, dans une deuxième partie quelles sont les contraintes ou obligations du travail.

Il semble bien que le travail exige une conduite raisonnable où les mouvements tumultueux qui se délivrent dans la fête au jeu, à la danse où les mouvements donnent une satisfaction immédiate, le travail exige une attention soutenue, une conduite raisonnable en vue d’un profit ultérieur qui donne une satisfaction différée. D’après George Bataille « La collectivité humaine, en partie consacrée au travail, se définit-elle dans les interdits, sans lesquels elle ne serait pas devenue ce monde de travail qu’elle est essentiellement ». Contrairement aux animaux, l’homme anticipe son projet. A la place de l’instinct, ce sont imagination et mémoire qui président à l’actualisation d’un projet. A la différence de l’animal, l’homme produit ses moyens d’existence. L’ouvrier transforme, l’artisan produit et l’artiste créé. Puis l’humanisation de la nature engage l’homme par son aliénation dans le travail à réaliser sa nature humaine,